Le fantôme
Il me hante, Il me fait pleurer. Il me ronge jusqu’à en crier. Le fantôme, c’est moi, mon autre moi, qui ne me laisse jamais en paix. Il aime à la folie et il hait sans répit. Il est bien là, toujours là. Une véritable harpie. Pourquoi ne me laisse-t-il pas simplement être heureuse ? Pourquoi me fait-il me sentir comme une gueuse ? M’abandonnera-t-il un jour ? Ou sera-t-il là pour toujours ? À quoi bon essayer de le faire taire ? De l’enterrer profondément, profondément sous terre ? À tout moment, il reviendra me tourmenter. Cela prendra peut-être des mois, des années. Mais subrepticement, il reviendra, lentement, doucement, s’emparer de moi. Et alors beaucoup de larmes il fera couler et tout l’amour de mes proches ne pourra l’empêcher. Mon cœur gonflera et explosera d’une grande tristesse qui me tourmentera sans cesse. Il disparaît parfois au petit jour avec les rayons du soleil ou les câlins de mes enfants si gais. Mais ce n’est qu’un leurre momentané. Par l’écriture, j’essaie de le dompter. C’est parfois lui qui parle, ce charlatan ensorceleur, mais je lui retire vite la plume à mon plus grand bonheur. Fantôme, qui es-tu ? Fantôme, d’où viens-tu ? Pourquoi as-tu décidé de loger en moi ? Un jour, je te chasserai, tu verras. Un jour, je t’affamerai, t’assoifferai, t’étoufferai. Un jour peut-être, j’y arriverai.